Pierre Girard (1892 – 1974)
Un Saint-Amantois « Juste parmi les nations ».
Pierre Girard, né à Saint-Amant-Tallende le 9 octobre 1892, entre au séminaire en 1911, et bien que réformé, il est engagé volontaire comme brancardier lors de la première guerre mondiale. Ordonné prêtre en 1920 à Clermont, spécialiste de théologie, il devient en 1934 Supérieur du séminaire universitaire Saint Irénée de Lyon.
Pendant la guerre, il manifeste très tôt son opposition à la doctrine nazie et aux orientations du régime de Vichy, en particulier en octobre 1942 en venant ostensiblement soutenir Emmanuel Mounier, philosophe chrétien opposé aux lois anti-juives, lors de son procès pour actes de résistance.
En 1952, Pierre Girard devient Supérieur Général de Saint-Sulpice, organisme gestionnaire d’une cinquantaine de séminaires dans le monde entier. Dans les années 1960, après avoir rempli des fonctions d’expertise au concile Vatican II de 1962, il organise la mise en œuvre des orientations concernant la formation des prêtres. Il exerce les fonctions de Supérieur Général de Saint-Sulpice jusqu’en 1966.
Pierre Girard reste très attaché à Saint-Amant où il revient régulièrement, notamment l’été pour célébrer des offices et rencontrer son ami le cardinal Villot.
Il décède à Paris le 21 juin 1974.
Pendant l’année 1943, le père Girard, supérieur du séminaire Saint Irénée sauve deux juifs menacés d’être arrêtés et déportés.
Hermann Labedz, juif polonais marié à une juive française, et un de ses collègues également juif, employés à la Téléphonie Générale de Lyon, sont affectés à l’installation d’un standard téléphonique dans le séminaire. Le père Girard et son assistant sont les seuls à connaitre leur origine. Lorsque les allemands, à la recherche de juifs, se présentent au séminaire, les deux religieux les font sortir en cachette par une porte arrière, et se promènent avec eux jusqu’à ce que le danger soit écarté.
Le titre de « juste parmi les nations », est la plus haute distinction de l’Etat d’Israël attribuée aux personnes ayant sauvé des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Il a été décerné en 1982, à titre posthume, à Pierre Girard. Ses petits neveux et nièces ne l’ont appris qu’en 2020.
